Rando AUZAS le 26 novembre 2022

Auzas (31) 26 novembre 2022. 18 randonneurs 15.400kms, dénivelé positif 380m

Il est 9h30. Sur le parking d’Auzas près de l’église, une certaine effervescence règne. Sans doute, dans l’air frais du matin, sous un soleil encore levant, les participants à cette rando apprécient-ils les prémices d’une belle journée à la campagne, après une semaine vécue sous cette pluie rendue si nécessaire à la vie après la canicule de cet été, mais néanmoins si lassante par sa répétition et par sa durée.

Aujourd’hui, il fait donc beau et la rando démarre vers 9h45 sous les regards de ce qui semble être la vierge Marie, représentée en majesté dans un oratoire. Déjà comme un témoignage d’une présence religieuse dans ce beau décor du Comminges, formé ici des coteaux de Gascogne. Cette présence prend toute son expression au bout de 5kms quand nous pénétrons sur le territoire de l’abbaye de Bonnefont dont les bâtiments sont en cours de restauration, après avoir subi des démantèlements successifs. Nous en admirons les réfections en cours et nous nous y attardons un bon moment, observant notamment la présence de salamandres dans la vasque reconstituant l’ancienne adduction d’eau. Nous apprécions aussi la remise en état du jardin. Signalons simplement ici que cette abbaye, fondée en 1136 par les moines cisterciens, « a joué un rôle essentiel dans l’histoire du Comminges. C’est un des sites les plus importants de la façade pyrénéenne à la fois centre économique, culturel, et spirituel. Elle a prospéré pendant près de 6 siècles en créant de nouvelles abbayes alentour » (cf. Annexes fournies par Denis).

La rando reprend sur une diversité de chemins, tantôt larges et ouverts, tantôts empierrés, tantôt boueux, tantôt feuillus et encaissés, montant et descendant à loisir, mais sans difficulté particulière. Une partie de ces chemins témoigne de l’influence de l’abbaye de Bonnefont par la présence de granges, telle celle de La Peyrère. Ainsi, au 13è siècle, l’abbaye possède 25 granges pour l’exploitation agricole de la région. Par ailleurs, sur ces chemins, peu d’humains rencontrés, mais plutôt, ici et là quelques vaches, quelques chevaux, quelques moutons, un poney. Ils nous observent d’un certain œil, notamment les vaches dont le regard si expressif me ramène parfois au mien, autrefois, devant certains devoirs de maths ! Toutefois, à Proupriary, peu avant la pause repas, un humain nous parle depuis sa maison, mais nous laisse poursuivre notre chemin sans nous inviter à manger, nous trouvant sûrement trop nombreux ! Plus tard, nous croisons deux VTTistes dans un sentier, et voilà pour toutes nos rencontres !

Il est 12h35 et c’est l’heure de la pause, en bordure de route près de Proupriary, dans un espace aménagé, constitué d’une table de pique-nique et d’un escalier de pierres où s’installent ceux qui ne peuvent disposer de la table. Et c’est bien l’heure de la pause, car elle dure une heure.

Après quoi, nous reprenons nos bâtons, filant sur les sentiers, les sacs allégés, le corps restauré, peut-être un peu moins alerte au démarrage, mais avec en tête aussi deux autres informations de qualité :

Ainsi celle-ci, qui nous parle fortement dans le contexte mondial actuel : «  le 14 juillet 1939 du gaz et du pétrole jaillirent à Saint-Marcet, à 6kms de Proupriary, et ce gisement des Petites Pyrénées a alimenté un temps les villes de Toulouse, Bordeaux, Saint-Gaudens, Tarbes… » A méditer…

Enfin, celle concernant le plus fameux spéléologue du 20è siècle, Norbert Casteret (1897-1987), qui est enterré à Auzas, auprès de sa femme Elizabeth, originaire du village. Citons Michel Siffre à son égard : « Parmi les nombreux apports à la science et plus particulièrement à l’histoire humaine, sa découverte la plus extraordinaire, retentissante, fut celle des « plus vieilles statues du monde »- les modelages d’argile de la grotte de Montespan….On lui doit en outre la découverte de cinq sites préhistoriques ornés de gravures et de peintures pariétales….. dans les grottes d’Alquerdi en 1929, Navarre espagnole, de Labastide,1930, Hautes Pyrénées, de Peyort,1933, Ariège, de Barabout,1951, Dordogne, et de Tibirian ,1951, Hautes-Pyrénées. »

C’est donc requinqués par l’air pur de cette campagne commingeoise et riches d’un nouveau bagage culturel que nous nous séparons vers 15h30 pour rentrer à Toulouse.

Merci donc à Patrick et Nicole de nous avoir fait découvrir cette région, et merci à Denis et Michèle d’avoir assuré le pilotage de la rando en remplacement de Patrick et Nicole, empêchés, avec l’appui technique de Pierre et Monique qui en avaient fait la reconnaissance avec eux.

Vous trouverez également les recherches historiques de Denis qu'ils nous avaient présenté in-situ.

Ici les PHOTOS.