Forêt de Buzet
Paulhac - Forêt de Buzet (31) 16/12/2023. 12 randonneurs, et un chien. 17kms, dénivelé positif 104m.
Il est 9h18, casqués comme des romains, mais d’un bonnet de laine et vêtus de chaud, et non d’armures, nous démarrons la randonnée sous un soleil naissant, après avoir subi quelques vagues de brouillard sur la route nous menant à Paulhac.
Nous sommes 12, une petite légion, sous la conduite du Président-organisateur, César en quelque sorte, coiffé d’un bonnet particulier correspondant à son statut.
Nous passons devant la magnifique église Notre-Dame-de-l’Assomption de Paulhac dont le clocher-mur, typique de la culture campanaire du Sud-ouest est doté de 12 cloches, dont l‘une date de 1598. Récemment restaurées ou fondues ou refondues, elles ne daignent pas saluer de leur sonnerie le passage de ces 12 petits êtres à deux pattes qui déambulent, accompagnés d’un être bizarre à quatre pattes, encore plus petit. Elles se contentent de nous observer de leur superbe.
Donc, nous nous en éloignons par la route pour, à environ 500m de notre point de départ, bifurquer sur un chemin qui nous mènera à l’orée de la forêt, au bout d’1km540, marchant dans la boue et les flaques d’eau dues aux pluies de ces derniers jours. Et là, stupéfaction, ayant sauté par-dessus une flaque d’eau imposante pour entrer en forêt, un petit Rubicon, en quelque sorte, notre troupe, généraux en tête, se voit bloquée à cette lisière. En effet, un panneau en interdit l’accès ce jour, de 8h à12h, pour cause de chasse aux fins de régulation du gibier.
Lors, j’ai cru entendre, (mais je n’en suis pas sûr), notre César s’écrier : « Alea jacta est ! » (« Le sort en est jeté », note du traducteur) au moment de prendre la décision de changer d’itinéraire pour cette période, en accord avec ses conseillers.
Et donc, vers 9h50, nous voici en train de rebrousser chemin avant de bifurquer à gauche au 2è km pour rejoindre à travers champs, toujours dans la boue et les flaques d’eau, la route départementale qui nous fera contourner la forêt jusqu’au moment de pouvoir y entrer. 900m plus loin, nous sommes sur la route bitumée. Il est 10h15. Nous marchons sur terrain sec.
30 minutes plus tard, nous nous arrêtons sur un des parkings d’entrée dans la forêt, (entrée gardée par des policiers municipaux avec qui nous échangeons un moment) pour une petite pause restauration. C’est l’occasion pour Denis et Michèle de nous offrir un point d’histoire sur « Jeannette Mac Donald, vedette du cirque des années 1950 et 1960, connue entre autres pour son fameux numéro à 10 lions, qui vécut dans la misère en bordure de la forêt de Buzet pendant plus de 20 ans, à partir de 1973, avant de finir sa vie à la maison de retraite de Grenade-sur-Garonne où elle décède le 1er mai 1999 ». (cf. Fiche jointe).
Cela dit, nous reprenons la route, profitant un moment d’une allée herbeuse en surplomb, parallèle à celle-ci, où un léger brouillard nous rappelle que rien n’est encore acquis du point de vue du temps.
Enfin, il est midi ! Nous avons parcouru 8km120 et nous avons le droit d’entrer en forêt ! Justement, ici, un sentier nous tend les bras, si j’ose dire ! Et nous nous lançons à sa conquête marchant sur un sol souple, encombré de feuilles mortes.
A 12h45, 10km380 sont notés au compteur, la faim commence de tenailler nos entrailles. Nous nous posons donc près d’une mare où nous attendent deux tables de pique-nique calibrées pour nous accueillir (6 par table). A 13h30, nous nous remettons en chemin, faisant un détour non prévu par l’étang principal de la forêt, avant de bifurquer bientôt sur son allée principale.
14h20 : 13km500 accomplis, nous quittons l’allée principale pour emprunter le chemin surélevé en planches de bois qui nous mènera vers la maison de la biodiversité, aujourd’hui fermée, mais intéressante à visiter : « Inaugurée en février 2020, et implantée au chai des Monges, ancien bâtiment du patrimoine viticole, au cœur de la Forêt, elle offre un cadre exceptionnel au grand public et aux plus jeunes pour découvrir et observer la biodiversité à travers des parcours pédagogiques innovants concernant : la mare, la forêt, la prairie ; les insectes, les animaux, la vie secrète du chêne, la libellule… ».
A 15h08, nous sortons de la forêt par la fameuse flaque d’eau (sorte de petit Rubicon, vous vous rappelez ?) par laquelle nous aurions dû y entrer. Nous observons un moment deux faisans, un mâle et une femelle en train de s’égayer au bord d’un talus, avant de disparaitre, sans doute perturbés par notre intrusion sur le chemin.
Puis, vers 15h20, après 17kms de marche environ, nous retrouvons nos voitures au parking de Paulhac, sans pouvoir débriefer cette belle journée autour d’un verre, faute de lieu d’accueil.
Mais je ne puis conclure cette chronique sans demander à Mikado, le chien de Mimie qui nous a accompagnés ce jour dans la forêt de Buzet, ainsi qu’à nous les humains, d’avoir une pensée pour Buck, le chien héros du roman « L’Appel de la forêt » de Jack London, évocation d’une vie de lutte incessante, et exaltation, face à une société impitoyable, d’une volonté farouche de croire en la liberté et au courage.
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