Week-End Raquettes à Mont-Louis
Mont-Louis (66). Week-end raquettes du 03 au 05 février 2024. 25 participants.
Samedi : de la grisaille toulousaine au soleil de la Cerdagne
Ayant quitté Toulouse sous la grisaille, nous sommes heureux de nous trouver à Mont-Louis sous le soleil en cette fin d’après-midi du 3 février. Il est vrai que, bien avant le réchauffement climatique, Mont-Louis s’enorgueillissait déjà d’être la « Cité du Soleil-Roi ». Ainsi, Râ, dieu solaire de l’ancienne Egypte, est ici comme chez lui.
Nous sommes très bien accueillis dès 16h par l’équipe de ce centre de vacances des armées, et en particulier par son directeur, Guillaume, qui nous offre le pot de bienvenue, agrémenté d’un petit discours, avant l’excellent dîner dans le restaurant où nos tables sont réservées. Nous y sommes très à l’aise, car nous sommes les seuls occupants des lieux jusqu’au lundi midi. Nous en repartirons ce jour là après le déjeuner, non sans avoir eu le plaisir d’assister à l’arrivée animée de 140 enfants et de leurs formateurs qui s’y installeront pour une « classe de neige ».
Cette première soirée est aussi l’occasion de faire la connaissance de nos guides, Mayeule et Laura, venues au centre pour nous préciser les options des parcours raquettes pour dimanche. Elles nous confirment qu’en raison du manque de neige en dessous de 2000m, il nous faudra gagner Formiguères, à 15kms de Mont-Louis, pour prendre les « œufs » afin d’en trouver en altitude. Elles en profitent pour nous distribuer les raquettes dans la foulée (ah !ah !), et nous les faire ajuster à la taille de nos chaussures respectives, de manière à gagner du temps pour le lendemain.
Dimanche : Objectif raquettes pour 17 participants, objectif balades pour les 8 autres
Objectif raquettes : 17 participants tout schuss (hum !hum !) vers le site classé du massif des Camporells dans le massif du Carlit
Dès 8h30 ce dimanche matin, Mayeule et Laura nous rejoignent au centre pour nous guider vers Formiguères où nous parvenons un peu avant 9h. Nous prenons ainsi le premier tour des « œufs » et nous arrivons sur neige au bout d’une demi-heure environ. Une fois les raquettes chaussées, nous démarrons prudemment à la queue leu leu en bordure d’une piste de ski. Au bout de 350m, nous nous arrêtons sur un espace dégagé à notre gauche pour faire le point sur l’état de nos équipements et leur remise en ordre éventuelle, puis, vers le 1er km, nous nous séparons en deux groupes : 10 raquetteurs partent avec Laura pour une rando de près de 15kms et 7 raquetteurs restent avec Mayeule pour un parcours de 10kms environ.
Faisant partie de ce deuxième groupe, votre ci-devant chroniqueur ne peut donc rapporter que sur cette randonnée plus courte, et encore de manière non exhaustive, faute de mémoire suffisante. Voici donc quelques éléments retenus :
A 10h30, après 1km540 de marche, notre petit groupe s’arrête. La conversation s’engage sur le climat et en particulier sur le manque d’eau dans la région. Ainsi Mayeule précise que depuis 29 mois, les Pyrénées Orientales ont reçu moins d’eau que le désert marocain. D’ailleurs, le département est en pleine restriction sur ce point et des bateaux en provenance de Marseille approvisionnent la Catalogne en eau. Et pourtant, les autorités continuent d’accepter la création de golfs buveurs d’eau ! Cela dit, choqués par cette information compte tenu des circonstances actuelles, nous reprenons nos bâtons et nous quittons la piste de ski pour aller « à travers bois » et commencer à monter vers les sommets.
A 2km340, nous sommes à 2342m d’altitude. Il est 10h45. Nous passons entre des conifères dont certains sont appelés « pins à crochets ». Ils ont été implantés sur ces hauteurs au début du 19è siècle pour fournir du bois à la construction navale. Il s’agit ici de la plus grande présence en Europe de ce type d’arbres en altitude. Mayeule nous fait remarquer aussi leur forme particulière, due au sens du vent qui habituellement souffle fort sur ces sommets, mais dont nous avons la chance d’être préservés aujourd’hui, ce qui est exceptionnel ! Mais peut-être le sommes nous, nous aussi (ouh là là les chevilles !)
A 11h00, nous avons parcouru 2km170 et nous déchaussons nos raquettes pour emprunter un sentier non enneigé. C’est l’occasion pour Mayeule d’évoquer un sommet au loin où des groupes de personnes ont cru envisager la fin du monde et y trouver refuge, ou y pratiquer des manifestations incantatoires, non sans ressentir des influences magnétiques laissant supposer l’existence en ce lieu de pouvoirs paranormaux ! En bordure du chemin de terre de petits tas de cailloux jalonnent notre parcours. Ils sont régulièrement disposés à une distance d’environ 20m les uns des autres, comportant en leur milieu une pierre plate dressée à la verticale. Il s’agit de cairns, nous explique Mayeule. Ces cairns constituent une signalétique universelle pour tous les randonneurs du monde. Ils leur assurent des repères, notamment dans des lieux enneigés. La tradition veut que chaque randonneur ajoute au passage une pierre à l’édifice, dans l’esprit de « la légende du colibri ». Celle-ci rapportée dans un ouvrage de Denis Kormann, est résumée ainsi : « Un jour, il y eut un immense incendie dans la forêt. Les animaux terrifiés assistaient impuissants au désastre. Tous, sauf le petit Colibri qui s'activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. "Je fais ma part" répétait-il aux autres animaux incrédules. Une légende amérindienne qui invite chacun à prendre sa part dans la défense de la planète », dit l’auteur, et une expression de la solidarité entre randonneurs, ajoute Mayeule.
Maintenant, il est11h30. Nous sommes à l’altitude de 2429m, nous avons parcouru 3kms et nous bénéficions d’un spectacle magnifique à 360°. C’est le moment choisi par Mayeule pour nous parler des lièvres de la montagne, à travers notamment leurs crottes dont elle a ramassé quelques unes en marchant. Elle nous les présente et nous fait observer leurs diverses couleurs : blanche, marron puis de nouveau plus claire. Pourquoi ? nous demande-t-elle. Eh bien, selon le niveau de neige, les lièvres manquent de nourriture et mangent leurs premières crottes. La deuxième prend la couleur marron et la troisième redevient plus claire. Mais ils ne mangent jamais la deuxième crotte. Par ailleurs, ces lièvres sont appelés « lièvres variables » car leur pelage change de couleur en fonction de la saison, pour se protéger des prédateurs : marron l’été, blanche l’hiver. Ils bougent en fonction de la température et de l’heure du jour. Et, en raison du changement climatique, d’autres lièvres grimpent sur la montagne et s’accouplent avec eux, si bien que l’espèce devient hybride et que les « lièvres variable » tendent à disparaître. Nous apprenons en sus que la perdrix et l’hermine peuvent aussi adapter leurs couleurs et qu’en particulier l’hermine a le bout de la queue noir pour tromper les prédateurs : elle tient ce point noir visible mais éloigné de son corps planqué dans la neige.
Il est 12h, nous sommes sur un point haut sans neige, mais avant de redémarrer pour descendre le versant nord de notre montagne, Mayeule attire notre attention sur le sommet qui nous fait face. Il présente un large creux formant comme une coquille, d’où son appellation : « La coquille ». Puis, nous descendons quelques 40m, toujours sans raquettes, sur un terrain d’herbe et de pierres, « agrémenté » par endroits de petites plaques de verglas. Une belle occasion saisie par votre chroniqueur distrait pour choir de toute sa hauteur, écrasant par là même son sac à dos, et son contenu, en particulier le pique-nique. Conséquence : la sauce vinaigrette y incluse en a profité pour s’épanouir et faire bénéficier les emballages l’enveloppant de sa grâce huileuse. Mais, heureusement, cet effet de la gravité n’a provoqué aucun dommage de gravité, et votre chroniqueur s’en est tiré avec seulement un beau bleu au bras !
A 12h17, nous rechaussons les raquettes pour aborder la descente, plutôt abrupte, vers les lacs gelés du versant nord du massif des Camporells. Une fois arrivés en bas de cette descente, au 4èkm, nous nous arrêtons sur un coin de verdure pour la pause déjeuner. Il est 13h. Après 40mn de repos et de repas, nous repartons, nous dirigeant vers le « refuge des Camporells », situé au bord du lac, gelé en cette saison. Nous y parvenons vers 14h et nous y prenons nos aises autour des tables installées au soleil, profitant d’une boisson chaude, café, tisane ou thé. Nous sommes à une altitude de 2240m, et il fait toujours très beau. A 14h15, nous reprenons les bâtons et Mayeule nous propose de traverser une partie relativement étroite du lac gelé. Après avoir vaincu les dernières appréhensions, nous la traversons en file indienne, à une distance mesurée les uns des autres et tout se passe très bien, comme annoncé.
Alors, après avoir quitté ce lac, nous avançons sur un large espace montant, puis nous entamons, en zigzag, la partie abrupte de notre précédente descente devenue notre montée, nécessitant pour nous, raquetteurs amateurs, de fréquents arrêts de régulation de nos rythmes cardiaques et de notre respiration. Autour de 15h30 nous sommes au sommet. Nous avons alors parcouru 5km800 et nous déchaussons de nouveau nos raquettes pour descendre progressivement vers la station, d’abord par le chemin des cairns, puis après les avoir rechaussées, par notre précédent chemin enneigé, avant de retrouver la piste de ski que nous avions quittée le matin. Cette descente est effectuée en accéléré, à l’initiative de Mayeule, car nos différentes pauses lors de la remontée nous ont retardés. Or, à défaut de cet effort, nous raterions le dernier tour des « œufs », prévu à 16h30, ce qui nous mettrait en grande difficulté pour le retour au parking. Merci donc à Sarah d’avoir impulsé à notre troupe le rythme nécessaire pour atteindre ce but, Mayeule assurant la garde à l’arrière pour maintenir l’espoir d’y parvenir, ce qui fut accompli, à 4mn de la dernière tournée des « œufs ». Ouf ! Nous avons parcouru environ 9kms et nous en sommes ravis !
Apprenant du personnel de la station que nos amis de l’autre groupe sont déjà rentrés (quinze minutes avant nous), notre soulagement n’en est alors que plus grand !
Objectif balades pour les 8 autres participants
Donc, ce dimanche matin, vers10h30, quelques participants optent pour une déambulation calme autour du lac du Ticou et son petit parcours forestier, avant de revenir au Centre pour le repas du midi. L’après midi, un groupe de quatre participants se rend à Puycerda en Espagne, et y fait une balade autour d’un lac dans un parc, puis revient à Mont-Louis pour visiter une dernière fois la citadelle. Au même moment, deux autres participants se rendent au lac de Matemale, et d’autres encore vers une destination inconnue de votre chroniqueur.
Soirée du dimanche
Nous nous retrouvons tous au bar du Centre à partir de 18h30 autour du verre de l’amitié offert par Alain, au nom de l’atscaf 31 dont il est le Président, afin de conclure cette journée de plein air et de dépense physique, avant de nous diriger vers le restaurant pour reconstituer nos forces.
Merci à notre Président pour ce temps de convivialité partagée.
Lundi matin : des marcheurs et des baigneurs
Ce lundi matin, la zone de découverte naturelle dénommée « Le Petit Canada » est à l’honneur auprès de plusieurs randonneurs (sans raquettes, en l’absence de neige). Deux participants se détachent dès 9h et pénètrent dans cette magnifique zone longeant le fleuve « la Têt », depuis le parking qui borde la route, deux autres en font de même à partir de 10h, tandis qu’un dernier groupe rejoint ce lieu en partant du Centre. Tous apprécient cette balade particulièrement accessible et riche de beauté, puis reviennent au Centre à midi pour le dernier repas avant le retour sur Toulouse.
Se détachent aussi du groupe dix autres participants qui ont choisi de se détendre dans les bains chauds de Saint-Thomas. Ils en sont revenus enjoués, et comme avec un air de jeunesse retrouvée !!!
Un séjour très réussi, bien organisé par le président et par les permanentes de l’Atscaf 31, dignes héritiers des promoteurs de nos randonnées raquettes à Mont-Louis, nos amis Patrick et Nicole que nous saluons ici.
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