MONTREAL (11) 11 octobre 2025

Montréal (11)  20 randonneurs, et un chien, Mikado, 16 kms environ, dénivelé positif 316m.

A la réception de l’invitation à participer à cette randonnée à Montréal, je me suis dit : bizarre, nos G.O. veulent retourner au Canada, plus précisément au Québec, pays qui les a tant enthousiasmés il y a peu. Alors il m’est venu à l’esprit cette chanson du Québécois Félix Leclerc, particulièrement adaptée à notre activité, et sans doute au-delà :

Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé Ils m'ont porté de l'école à la guerre J'ai traversé sur mes souliers ferrés Le monde et sa misère

Moi, mes souliers ont passé dans les prés Moi, mes souliers ont piétiné la Lune Puis mes souliers ont couché chez les fées Et fait danser plus d'une

Sur mes souliers y a de l'eau des rochers D'la boue des champs et des pleurs de femmes Je peux dire qu'ils ont respecté le curé L'pays, l'bon Dieu et l'âme

S'ils ont marché pour trouver le débouché S'ils ont traîné de village en village Suis pas rendu plus loin qu'à mon lever Mais devenu plus sage

Tous les souliers qui bougent dans les cités Souliers de gueux et souliers de reine Un jour cesseront d'user les planchers Peut-être cette semaine

Non, mes souliers n'ont pas foulé Athènes Moi, mes souliers ont préféré les plaines Quand mes souliers iront dans les musées Ce sera pour s'y accrocher

Au paradis, paraît-il, mes amis C'est pas la place pour les souliers vernis Dépêchez-vous de salir vos souliers Si vous voulez être pardonnés Si vous voulez être pardonnés

Mais « tabernacle ! », quelle erreur de ma part, car, en poursuivant la lecture du message je me rends compte qu’il s’agit de Montréal dans l’Aude, qui vaut aussi le détour, comme cette journée nous le démontrera.

Donc, pour cette première randonnée de la saison 2025-2026, nous voici de nouveau dans ce département que nous avions quitté en juin, à Saissac, pour nous retrouver aujourd’hui à Montréal, dont « l’origine se perd dans la nuit des temps », selon le site de la mairie : ainsi « Des pierres taillées ou polies permettent de supposer que les environs de la colline ont été habitées par de très lointains ancêtres il y a quelques centaines de milliers d’années. Alors que l’homme préhistorique chasseur-cueilleur tend à se sédentariser, l’éperon rocheux sur lequel est perché Montréal présente des particularités très avantageuses : un site fortifiable à proximité de points d’eau, un territoire facile à chasser et des terres de coteaux aisées à travailler. » Nous découvrirons ces avantages au cours de la journée.

Cette petite présentation faite, revenons à nos souliers, si je puis dire : après avoir accueilli Pauline au sein du groupe, la randonnée démarre vers 9h30 sous un beau soleil, même si pour l’instant, à l’ombre il fait un peu frais.

Nous quittons le parking pour monter par la rue « de la Porte Esquive » vers l’église qui domine le village. Il s’agit de la collégiale Saint-Vincent que nous visitons. Selon le site de la mairie, l’appellation « Collégiale » découle du fait que cette église, en raison de l’importance de sa communauté paroissiale et de ses ressources matérielles, était dotée d’un collège (collégium) de prêtres, appelé chapitre (capitulum). Celui-ci a duré de 1318 à 1789 pour être supprimé à la Révolution Française. La construction de la collégiale s’est faite à des époques différentes depuis sans doute le 14è siècle. A l’intérieur, elle comporte une nef unique de proportions harmonieuses. L’église, entièrement revêtue de motifs polychromes au pochoir d’une grande diversité, était au dix-septième siècle peinte à la chaux et les vitraux étaient de verre blanc. La voûte de la nef ne comportait pas de croisées d’ogives entre les arcs doubleaux et la charpente de la toiture était apparente. Ainsi, les rosaces visibles de l’extérieur pouvaient éclairer le vaisseau. Ce supplément de lumière explique l’absence de vitraux sur le mur nord de la Collégiale. Sous les dalles de pierre du pavement reposent des milliers de montréalais de toutes conditions. Les noms de plus de mille d’entre eux sont connus, ainsi que l’endroit exact de la nef où ils sont inhumés. Les chanoines étaient eux enterrés dans le chœur de l’église ». Elle est dotée d’un orgue majestueux, récemment rénové.

Après un quart d’heure passé dans l’église, nous nous dirigeons vers la sortie du village par un chemin bitumé descendant et ombragé qui nous mène à un parc à partir duquel nous montons vers un point haut intermédiaire d’où, en nous retournant, nous pouvons admirer le village installé sur son « promontoire ». Depuis ce point, nous montons encore pour atteindre une longue route bitumée longeant des champs vallonnés.

A 1km920, un panneau nous annonce la « bergerie du chapitre » à 800m. Il est 10h20 quand nous bifurquons sur un chemin de terre qui nous conduit à celle-ci cinq minutes plus tard. Elle est de belle facture en pierre et comporte une magnifique cheminée (merci Michèle). Un autre panneau, installé près de la bergerie, nous signale le début de la « forêt communale de Montréal ». De là, nous empruntons un chemin montant empierré, au sommet duquel, après 3km330 de marche nous nous octroyons une petite pause rafraîchissante. Il est 10h40.

Quelques minutes plus tard, nous reprenons le chemin de terre. La pente est plus légère, puis le chemin descend et remonte. Au niveau du km5 environ, nous y rencontrons des chasseurs en pose statique, à l’affût de sangliers qui pourraient surgir de leur côté. Les animaux auraient détruit quelques vignes, d’où cette battue « punitive » et régulatrice à l’encontre de cette population animale envahissante et destructrice. Avec aplomb, mais sans plombs (ah ! ah ! quel humour !) nous continuons notre marche sur ce chemin au bout duquel, vers 11h20 nous atteignons le camp de base des chasseurs. Nous avons parcouru 5km500.

Nous bifurquons alors sur la droite pour emprunter un sentier herbeux étroit qui nous oblige à marcher en colonne entre les taillis des sous-bois. Au bout du sentier, nous parvenons à un champ où, vers 11h35, nous nous accordons une petite pause. Après 5mn, nous reprenons le chemin herbeux le long du champ, et nous arrivons au « Col de Lairole, altitude 390m ». Nous traversons une route pour descendre en sous-bois sur un large chemin empierré qui nous fait fréquenter quelques vignes, tandis qu’un avion s’amuse à faire quelques voltiges au-dessus de nos têtes. Il est midi au 7èkm.

Poursuivant notre descente, après 600m, nous parvenons à une route bitumée qui nous fait passer devant le chai du domaine « Rose et Paul » du terroir de « La Malepère ». Nous sommes déjà sur la commune d’Arzens dont le panneau de signalisation renversé exprime la colère des agriculteurs, comme en beaucoup d’endroits de la région. Il est 12h20 au niveau de ce panneau et nous avons parcouru 8km240.

Ce village, situé sur le versant Nord du massif de la Malepère, à une altitude de 181 m, était autrefois fortifié. Selon le site de la mairie, « son histoire remonte aux gallo-romains, qui ont laissé des vestiges, villas, sarcophages, poteries, que l’on exhume fréquemment lors de labours dans les vignes ou les champs. Son nom serait dû aux Wisigoths : « Terminum de Arsenchis ». Il a connu des épisodes dramatiques au cours de l’histoire : les disputes concernant les Cathares, les ravages du prince Noir au 16è siècle, etc. Par ailleurs, Une croix datée de 1649, encore présente porte l’emblème des coquilles de Saint Jacques, témoin du passage des pèlerins vers Compostelle. Il est aussi doté d’une église, construite fin du XIIIe et au début du XIVe siècle de style languedocien qui est un bel édifice ogival. L’édifice primitif se composait de trois travées dans la nef, d’un chœur pentagonal à voûte ogivale et du clocher tour de forme carré à escalier en colimaçon. Un Château seigneurial dont il ne reste que des ruines est mentionné dans un acte de 949 ».

Nous traversons le village par ses rues rénovées pour en sortir, non sans avoir fait une petite pause au 9èkm environ, à 12h35 près d’un pont franchissant un ruisseau dans le quartier des « Alauses ». Cela fait, nous reprenons notre chemin, pour bifurquer sur notre gauche en direction de Montréal par le Chemin de l'Horte. Au 10èkm, un panneau portant l’inscription « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » nous sert d’illustration, par la proximité de son sens avec l’objet de notre association, pour prendre la photo de groupe. 400m plus loin nous prenons un chemin de terre sur notre droite à travers champ et vignes pour nous installer pour la pause repas, à l’ombre face à la plaine et à la « Montagne noire » qui se profile au loin. Il est 13h. Nous avons parcouru 10kms environ.

Alain, notre Président, en profite pour nous présenter deux projets en cours de préparation :

Le premier concernant le «week-end raquettes » à Saint-Lary qui pourrait avoir lieu fin février 2026

Le deuxième portant sur une semaine « randonnée » au pays Basque, fin juin 2026, ouverte aussi aux conjoints ou compagnes/compagnons non randonneurs, comme d’ailleurs pour le «week-end raquettes ». Ces projets semblent recevoir des avis favorables de la part du groupe.

Cela dit, nous reprenons nos bâtons vers 14h pour nous lancer en direction de Montréal sur une route bitumée entre les vignobles. Elle nous délivre par endroits une très belle vue sur les Pyrénées, tandis qu’un ardent soleil nous surplombe jusqu’à notre retour près de la Collégiale Saint-Vincent à 15h30, après avoir parcouru, au total, 16km environ. L’idée d’un débriefing autour d’un verre tournant court, faute d’établissement d’accueil, chacun regagne son véhicule pour rentrer sur Toulouse. Il est 16h.