LAVALETTE (31), 13 décembre 2025

14 randonneurs, et un chien, Mikado, 16kms700 environ, dénivelé positif 195m.

Après 25 minutes de voiture, nous voici à Lavalette, commune du nord-est toulousain, que la mairie présente ainsi avec une certaine emphase : « Elle est aux portes du Pays de Cocagne qui a vu toute une région se lancer dans la culture du pastel, aux portes d'un pays qui a vu naître l'aéronautique et l'Espace européens. Pierre Paul Riquet s'installa dans un château à quelques vallons de là, d'où il imagina le Canal du midi dont il fut ensuite l'architecte. Non loin vécurent les célèbres petites filles modèles qui inspirèrent la Comtesse de Ségur. C'est donc une histoire riche qui a marqué ses terres. »

Cette histoire, Denis nous la révèle en partie, avant de démarrer la randonnée, notamment sur la famille des Nogaret de Lavalette, s’inspirant d’une information affichée sur la place principale du village qui dit ceci (extrait) : « … Les Nogaret, famille noble de Toulouse, deviennent les seigneurs du domaine de Lavalette ’à partir de 1456. Jean-Louis de Nogaret (1554-1642), est le plus célèbre représentant d’entre eux. Devenu favori du roi Henri III, il est fait Duc D’Epernon en 1581. En 1607, Henri IV lui confère le titre de Marquis de Lavalette ; Aux côtés du roi dans son carrosse, Jean-Louis de Nogaret est témoin de son assassinat dont il a peut-être été complice. A la fin du XVIIe siècle, la famille Nogaret s’éteint et la seigneurie passe alors dans les mains de la famille des Riquet de Bonrepos-Riquet. Lavalette est témoin des vicissitudes de son temps, en résumé guerre de religions, peste. …»

Par ailleurs, certains écrits relient l’histoire de Lavalette à la capitale de Malte et à l'histoire des chevaliers de Malte. » A cet égard, un document du canton de Verfeil-Lavalette donne le point de vue suivant qui atténue la réalité de cette relation : « …(Si) les armes des Nogaret (chapelle des Nogaret dans l’Eglise Saint-Laurent) possèdent une croix de Malte, (c’est) chose étonnante, car aucun des Nogaret n’a appartenu à l’Ordre de Malte, au contraire de leurs cousins Parisot. Les dirigeants de l’Etat de Malte portent peut-être une attention particulière à Lavalette avec lequel ils doivent entretenir des relations suivies. Ils estiment sans doute que ce village de l’ancien comté de Toulouse a donné son nom à leur capitale, à Malte, ce qui semble n’être qu’une homonymie et le résultat d’une confusion. En effet, Pierre, le frère aîné de Bertrand de Nogaret, acquéreur initial du domaine de Lavalette, a pour descendante Antoinette de Nogaret de Lavalette, qui épouse un gentilhomme quercinois, Guilhot de Valette, vers 1550. C’est le frère de celui-ci, Jean de Valette, grand maître de l’ordre de Malte qui, après avoir victorieusement défendu l’île contre les Turcs fait construire, à partir de 1568, une nouvelle ville à laquelle il donne le nom de Cité-Valette. »

Voilà donc pour l’Histoire.

Mais le présent se rappelle à nous, car nous sommes encore sur le parking des randonneurs, situé à 100m environ du cœur du village et il est temps d’amorcer la randonnée. Nous la démarrons donc vers 8h45.

Il fait frais, et le brouillard plane encore au-dessus des champs. Au bout d’1km500 environ, nous passons près d’une ferme dotée d’une belle basse-cour et gardée par des chiens qui ne manquent pas de nous saluer bruyamment et en particulier Mikado, leur féroce congénère qui nous accompagne. Plus loin, nous traversons le centre équestre « Le Poney Club » bien doté en équidés de toutes tailles.

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Nous déambulons de routes bitumées en chemins herbeux et boueux découvrant ainsi le paysage vallonné du territoire de Lavalette, marqué par la présence de bois et de terres agricoles, qui sont aussi par endroits des territoires de chasse. Et déjà, vers 9h20, quelques coups de fusils se font entendre non loin.

A 10h nous sommes à Mondouzil, accueillis par un bel espace de décorations de Noël, aménagé devant l’Eglise Saint-Martial que nous visitons. Nous profitons de ce décor de fête pour faire la traditionnelle photo de groupe et l’église profite de l’heure pour faire carillonner son beau clocher- mur dont les 4 cloches nous saluent. Denis évoque ici rapidement la présence ancienne d’un pigeonnier « pied de mulet » à proximité, aujourd’hui disparu, et les restaurations successives de l’église ayant abouti à sa présentation d’aujourd’hui.

Une quinzaine de minutes plus tard, nous repartons. Nous traversons la route et la place de la mairie pour filer de nouveau vers la campagne. Depuis la route, nous entendons les appels des chasseurs opérant en contrebas dans les sous-bois encore nimbés de brouillard, Nous empruntons un nouveau chemin herbeux descendant qui nous mène auprès de ces sous-bois. Là, posté à l’entrée d’un chemin qui doit nous faire monter une petite colline, un chasseur comme à l’affût, mais semble-t-il pas très affûté, nous retient un petit moment par un discours sécuritaire sur mesure de son point de vue, mais démesuré selon nous. Après avoir analysé la situation, nous poursuivons notre marche en vue de monter la colline annoncée. Puis nous empruntons un chemin étroit montant en sous-bois.

Vers 10h45, nous descendons vers Pin-Balma, prenons un chemin entre des villas et longeons un ruisseau pour reprendre la route afin de traverser définitivement le village. Dix minutes plus tard, nous bifurquons sur un chemin herbeux fortement descendant. Après un peu de route bitumée, un nouveau chemin herbeux nous accueille, bordé en alternance de sous-bois et de champs, et aussi d’un ruisseau.

Et vers 11h45, après 10km200 de marche environ, nous nous posons sur l’herbe, pour la pause déjeuner, à un carrefour ouvert, entre le château de Mondouzil, tout proche et le château de Clairac, aperçu au loin. A propos de ces châteaux, un article de La dépêche du Midi indique qu’un guide du coin, Jean Marie Rouvière, a tenté d’en reconstituer l’histoire : « Mondouzil a été la demeure du Seigneur de Mons, ensuite, vers le XIIe siècle, celle du révérend père des Chartreux en charge des terres de Mons, puis du Marquis de Davidsar. Ce château a toujours été entretenu, restauré et réaménagé vers 1850, puis dans les années 1920. (Au 23 juillet 2009), il est la propriété de Madame la comtesse de Talouet. » Mais à propos du château de Clairac, situé sur la commune de Mons, votre ci-devant chroniqueur n’a pas trouvé d’éléments le concernant, ni dans ledit article, ni ailleurs…Sans doute par manque d’intelligence, (pourtant naturelle, ah ! ah ! ah !) ….

Mais revenons à nos bâtons que nous reprenons vers 12h55, pour emprunter un chemin de nouveau en sous-bois, où, vers 13h10, des champignons amanites tue-mouches provoquent un orgasme visuel prononcé chez nombre de randonneurs, sans les empoisonner, évidemment, car n’étant pas des mouches.

Puis, au 13è km environ, nous longeons un terrain de tennis et un château d’eau, avant de passer, vers 13h55 près du pigeonnier de Figuieres que nous admirons.

Au 14è km environ, nous abordons un chemin de terre, agrémenté en sa fin par une très belle montée vers Lavalette qui nous fait parvenir au pied de l’église Saint-Laurent. Il est 14h35.

Dix minutes plus tard nous nous retrouvons au parking des voitures, après 16km 700 de marche, non sans avoir jeté un œil gourmand sur « L’Auberge de la Forge », classée une étoile au guide Michelin et judicieusement placée au sein du village. Nos sandwiches du midi, bien que consommés, ne s’en remettent pas de cet attrait, illusoire selon eux !

Alors que dire de plus ? ah ! Si ! Quelque chose d’important : depuis le début de l’après-midi le soleil nous a accompagnés, dispersant le brouillard et nous faisant oublier quelque peu la boue garnissant nos chaussures, nos bas de pantalons ou nos guêtres.

Notre randonnée s’achève ainsi, sans débriefing devant un pot, mais avec moult souhaits de félicité pour les fêtes proches, souhaits auxquels votre ci-devant chroniqueur s’associe.